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Coupe du Léman 2016-2017
14.11.2016
Coupe du Léman 2016-17 – Vaud – Groupe D
Ronde 1 GEL 4 – Romont 2 3.5 – 0.5
Ronde 2 Joyeuse 2 – GEL 4 1.5 – 2.5
Ce n’est certes pas au vu de mes états de service pour la cause échiquéenne que le comité du GEL m’a confié la tâche de capitaine de cette nouvelle équipe inscrite pour notre club en Coupe du Léman, groupe D. Petit joueur, à peine meilleur qu’un « pousseur de bois », modérément passionné, il n’en reste pas moins que j’ai du plaisir à coacher cette petite phalange. Et le début de saison se passe plutôt bien, à voir nos deux premières victoires en autant de parties.
L’objectif (dans l’esprit du Président et de son comité) reste essentiellement celui d’aguerrir nos jeunes joueurs actifs à la compétition. En effet, affronter un adversaire devant l’échiquier et en compétition d’équipe est une autre paire de manche que de jouer « pour l’honneur ou pour beurre » sur internet. En compétition les facteurs humains et psychologiques jouent à plein (manque de confort, durée des parties, solitude des deux protagonistes - qui en principe et sauf dérangements divers sont seuls au monde…)
Deux victoires donc, l’une sans bavure, l’autre de justesse, sont le premier résultat des efforts de mes jeunes collègues, que j’appuie du mieux que je peux, mais tout le mérite leur revient. Il faudra tenter de faire aussi bien quand nous rencontrerons les meilleurs de notre groupe, mais cela ne saurait tarder.
Paolo (2 points sur 2) joue avec les Noirs volontiers « à la Dubuis » (tous ceux du GEL et d’ailleurs qui ont eu à affronter Olivier ces derniers temps savent de quoi je parle), et met son adversaire en difficulté s’il n’est pas bien préparé théoriquement contre le ou les fianchettos de l’aile. Avec les Blancs, sans rechercher un avantage d’ouverture prépondérant, il manœuvre prudemment et guette la première imprécision des Noirs. Lors de sa deuxième partie, il n’a guère eu de peine à concrétiser cette stratégie avec brio, alors que dans la première le gain est venu à force de concentration et de « massage » de la position jusqu’à faire craquer son adversaire. Astucieux !
Jesus Alberto, coaché par notre grand technicien Norberto, progresse de manière continue, sans que la réalisation soit toujours au rendez-vous. Les échecs sont un jeu cruel, où chaque fois que l’on a réussi à gagner une bonne position et même un avantage, il demeure l’essentiel à effectuer : rester dans le jeu, ne rien lâcher, prouver sa supériorité sur l’échiquier en transformant l’essai sans se croire trop tôt au paradis… Avec les Blancs par deux fois, les scores sont en soi révélateurs : d’abord une bonne nulle, acquise de haute lutte après avoir perdu l’avantage, et ensuite une défaite, certes face à un meilleur adversaire, défaite due à un placement un peu irréfléchi de la Dame. Une Dame qui se retrouve bien inopinément enfermée et qui doit capituler devant deux Tours doublées, et ainsi perdre l’échange. Une défense acharnée ne changera rien, mais prouvera que Jesus est un lutteur, qui veut et peut tirer les leçons d’une défaite et ne jette pas le manche après la cognée. Patience, les choses iront mieux très bientôt, à coup sûr.
Artur, lui, est en passe de devenir un redoutable compétiteur à notre niveau. Non seulement il peut s’appuyer sur de déjà bonnes connaissances théoriques dans les ouvertures qu’il pratique, mais il manipule le calcul des variantes en milieu de jeu avec beaucoup d’acuité. Je n’ai pas tout suivi de sa première victoire avec les Blancs, étant moi-même occupé dans une bataille délicate, mais j’ai vu le déroulement de la fin de sa seconde partie, contre un joueur qui il y a quelques années encore était tout près des 1700 ELO. Dans un Gambit du Roi accepté où rôdent tous les pièges, Artur démontre un certain panache et une concentration sans faille. Prudent et retenu quand il le faut, répondant présent sous la pression du jeu adverse, mais sans crainte et agressif dès que l’occasion se manifeste, il répond à chaque situation sans sourciller ni plier. Et devant une ultime attaque désespérée mais vicieuse de son contradicteur, il assène sereinement et sans hésiter les meilleurs coups, et pousse ses pions passés à bon escient, forçant l’abandon. Bravo !
DFR, novembre 2016